Digitalisation
TT standard
Cette carte est le pendant de la carte Travail aliénant et automatisation dans la version standard.
Extension mobilité du quotidien
Des applications de toutes sortes : covoiturage, bla-bla-car, uber, transports en commun, réservations de véhicules, accès aux bornes de recharges électriques, routes « en flux libre », voiture autonome... peuvent apparaître pratiques mais favorisent également la prise de contrôle et la surveillance par les grands acteurs de la tech. Elles font, de plus, disparaître les services humains au guichet, obligent à la possession d'un smartphone, et peuvent s'avérer excluantes pour une partie de la population.
Pour approfondir
Applications
En une quarantaine d’années, les systèmes de réservation et de paiement dans les transports ont glissé progressivement d’une intermédiation humaine (guichets, receveur dans les bus, pompistes…), vers des machines (guichets automatiques avec paiement par carte bancaire), pour enfin déboucher vers une prédominance des applications. Ce phénomène s’accompagne également d’une augmentation du nombre d’intermédiaires. Ainsi, dans des cas extrêmes, les données peuvent transiter par cinq intermédiaires : l’éditeur de l’application, la banque d’applications (App store, Google play), l’intermédiaire de paiement (Apple- ou Google-Pay, Pay-Pal…), le réseau de la carte bancaire (Visa, Mastercard, American Express...) et le compte bancaire.
Systèmes de paiements
Dans le cas des bornes de recharge pour voiture électrique, rares sont celles permettant un paiement simple par carte bancaire (comme dans les stations-services). Ce système de paiement techniquement éprouvé et sociétalement entré dans les mœurs est ainsi évincé au profit d’un nouveau mode opératoire.
Il devient nécessaire de passer par une application ou un badge de paiement (eux-mêmes reliés à un compte bancaire via une carte de paiement). L’interopérabilité entre les réseaux, lorsqu’elle est possible, se fait généralement au moyen de « frais de gestion » élevés. De plus, les modes de tarification compliqués et pas toujours très transparents, permettent rarement d’anticiper le coût réel de la prestation.
Vers une société de surveillance ?
Comme tout objet, les voitures sont de plus en plus « connectées » sous couvert de voitures « intelligentes » ou avec des promesses de sécurité. La collecte des données qui s’en suit ne semble pas reposer sur une forte déontologie de la confidentialité et leur exploitation n’est que très peu transparente.[1]
La digitalisation s’accompagne, du moins dans les discours, d’une promesse de liberté, d’absence d’entraves, à l’exemple des routes à « flux libre », sans barrière de péage. Cela se traduit pas un traçage généralisé.[2]
De manière plus anecdotique, on peut remarquer que l’accès à certaines applications (covoiturage, par exemple) est conditionné par l’enregistrement d’une pièce d’identité.
Et revoilà l’effet rebond…
Les services de mobilité et les applications dédiées ainsi que les véhicules autonomes (voitures ou taxis-drones[3]) s’appuyant sur une électrification des usages fait peser un important effet rebond, à la fois sur la consommation au kilomètre parcouru, mais également dans la multiplication des déplacements facilités car « propres ».[4]
Références
- ↑ Quand les voitures connectées nous espionnent… sur Korben.info
- ↑ Gaspard Koenig, La dystopie des autoroutes à flux libre sur LinkedIn
- ↑ Voir l’expérimentation réalisée en marge des Jeux olympiques de Paris en 2024 sur Les Numériques
- ↑ Conclusion de l’article Derrière la voiture électrique, l’empire des Gafam sur Reporterre