Dépossession
"Le mouvement général est le suivant :
- 1) la monopolisation des connaissances va de pair avec la centralisation des moyens algorithmiques de coordination des activités humaines ;
- 2) en l’absence de contrepoids du côté de la puissance publique, elle donne lieu à déplacement du pouvoir d’organisation du social dans les mains des Big Tech ;
- 3) le corolaire est une capacité hors norme et croissante d’influence de ces acteurs privés sur les comportements individuels et collectifs."[1]
ou emprisonnement, perte de souveraineté
Citations[modifier]
" Aucun service de l’État n’assure en interne ses besoins informatiques. Il n’est nulle part en capacité de les maîtriser et même de spécifier ses besoins ou de piloter ces projets confiés à d’autres. La numérisation, plus qu’une privatisation, relève d’une “dépossession”"[2]
" Les grands acteurs de l’accompagnement non seulement proposent les solutions, développent les systèmes, mais surtout, ils en assurent la couteuse maintenance. Ces entreprises détiennent les clés du numérique publique, qu’il fonctionne ou ne fonctionne pas. “Près de 90% de ces grands chantiers informatiques, clé de voûte de la modernisation vantée et désirée par les gouvernements successifs, sont aux mains de cabinets de conseil”."[3]
"Même l’armée n’est plus maître de la maintenance de ses appareils ou de sa stratégie."[4]
IA, en A2, "Comment s’absoudre des dilemmes liés à la sous-traitance du travail de la donnée"[5]
Pour un féminisme des données : Le livre propose rien de moins que de réinventer la sciences des données et l’ouverture des données… en remettant le consentement au coeur de l’échange de données et en construisant une science des données qui émancipent les utilisateurs plutôt que de les exploiter. [6]
Se libérer du technocolonialisme[7]
Les géants du numérique empoisonnent nos esprits
C'est la conclusion des recherches de la philosophe Anne Alombert, qu’elle défend dans deux essais "Schizophrénie numérique: La crise de l'esprit à l'ère des nouvelles technologies" et “Le capital que je ne suis pas !” coécrit avec Gaël Giraud.
- Le monopole des plateformes sur la recommandation de contenu doit être questionné au regard du pouvoir exorbitant que cela leur confère sur nos esprits et nos sociétés.
- L’usage de l’IA générative nous dépossède de nos compétences de la même façon que les chaînes de montage ont dépossédé les travailleurs manuels des leurs. C’est ce qu’Anne Alombert appelle, à la suite du regretté Bernard Stiegler, la prolétarisation généralisée.
vectofascisme[modifier]
- "Le vectofascisme appartient à l’univers post-alphabétique des appareils computationnels. Ce n’est plus un système d’inscription mais un système de calcul. Là où le fascisme classique opérait par inscription idéologique sur les corps, le vectofascisme opère par modulation algorithmique des flux d’attention et d’affect. Les appareils qui le constituent ne sont pas des méga-haut-parleurs mais des micro-ciblages."[8]
- "La post-vérité n’est pas l’absence de vérité mais sa submersion dans un flot d’informations contradictoires dont le tri exigerait un effort cognitif dépassant les capacités attentionnelles disponibles."
- "Cette stratégie de saturation cognitive exploite une asymétrie fondamentale : il est toujours plus coûteux en termes de ressources cognitives de vérifier une affirmation que de la produire. Produire un mensonge complexe coûte quelques secondes ; le démystifier peut exiger des heures de recherche. Cette asymétrie, négligeable dans les économies attentionnelles pré-numériques, devient décisive dans l’écosystème informationnel contemporain caractérisé par la surabondance et l’accélération."
- "« Le vectofascisme désigne une forme politique contemporaine qui adapte les mécanismes fondamentaux du fascisme historique aux structures technologiques, communicationnelles et sociales de l’ère numérique. Il se définit précisément comme un système politique caractérisé par l’instrumentalisation algorithmique des flux d’information et des espaces numériques pour produire et orienter des affects collectifs, principalement la peur et le ressentiment, au service d’un projet de pouvoir autoritaire. Il se distingue par (1) l’exploitation stratégique des propriétés vectorielles de l’information numérique (direction, magnitude, propagation) ; (2) la manipulation systématique de l’espace des possibles et des contrefactuels pour fragmenter la réalité commune ; (3) la production statistiquement optimisée de polarisations sociales et identitaires ; et (4) la personnalisation algorithmique des trajectoires de radicalisation dans des espaces latents de haute dimensionnalité.
Contrairement au fascisme historique, centré sur la mobilisation physique des masses et l’occupation matérielle de l’espace public, le vectofascisme opère principalement par la reconfiguration de l’architecture informationnelle et attentionnelle. Cependant, il repose fondamentalement sur une mobilisation matérielle d’un autre ordre : l’extraction intensive de ressources énergétiques et minérales (terres rares, lithium, cobalt, etc.) nécessaires au fonctionnement des infrastructures numériques qui le soutiennent. Cette extraction, souvent délocalisée et invisibilisée, constitue la base matérielle indispensable de la superstructure informationnelle, liant le vectofascisme à des formes spécifiques d’exploitation environnementale et géopolitique qui alimentent les machines computationnelles au cœur de son fonctionnement. »
Gregory Chatonsky"
Références[modifier]
- ↑ Le techno-féodalisme est un Léviathan de pacotille, Cédric Durand, https://blogs.mediapart.fr/cedric-durand/blog/050225/le-techno-feodalisme-est-un-leviathan-de-pacotille
- ↑ Le numérique, arme de privatisation massive ?, Hubert Guillaud, https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/03/22/le-numerique-arme-de-privatisation-massive/
- ↑ Le numérique, arme de privatisation massive ?, Hubert Guillaud, https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/03/22/le-numerique-arme-de-privatisation-massive/
- ↑ Le numérique, arme de privatisation massive ?, Hubert Guillaud, https://hubertguillaud.wordpress.com/2022/03/22/le-numerique-arme-de-privatisation-massive/
- ↑ https://maisouvaleweb.fr/comment-sabsoudre-des-dilemmes-lies-a-la-sous-traitance-du-travail-de-la-donnee/
- ↑ https://danslesalgorithmes.net/2024/07/09/pour-un-feminisme-des-donnees/
- ↑ https://danslesalgorithmes.net/2024/09/30/le-moment-technocolonial/
- ↑ https://danslesalgorithmes.net/2025/03/25/vectofascisme/