Reprendre le contrôle
"J. Nathan Matias, a scholar who has migrated from the humanities to the study of online behavior, argues that algorithms are totally unlike any other product devised by human beings. “If you buy a car from Pennsylvania and drive it to Connecticut,” he told us, “you know that it will work the same way in both places. And when someone else takes the driver’s seat, the engine is going to do what it always did.” Algorithms, by contrast, change as human behavior changes. They resemble not the cars or coal mines we have regulated in the past, but something more like the bacteria in our intestines, living organisms that interact with us. "[1]
"les solutions d’IA et les entreprises technologiques promeuvent le « mythe de la productivité », l’idée selon laquelle économiser du temps et des efforts est mieux que de faire une activité particulière pour elle-même. Le mythe de la productivité suggère que tout ce à quoi nous passons du temps peut-être automatisé. La production peut-être accélérée, sans limite. Les raisons pour lesquelles nous le faisons, la profondeur que cela nous apporte n’ont pas d’importance. Selon ce mythe, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne… "[2]
Reprendre le contrôle et débrancher l'IA
https://www.agirparlaculture.be/ia-est-ce-seulement-souhaitable/
"Le design des interfaces modernes a permis aux utilisateurs de se passer de quelques heures d’apprentissage. Mais ces heures donnaient en réalité une réelle compréhension, offraient un réel pouvoir, participaient à l’élaboration d’un modèle mental de l’outil. Elles sont désormais diluées en changements aléatoires arbitraires tout au long de la carrière de l’utilisateur. Il n’y a plus de modèle mental, juste des gestes à apprendre par cœur, nous transformant en la version informatique de Charlie Chaplin dans « Les temps modernes ».
[...]
Une nouvelle question se pose, passionnante : comment nous envoyer du texte, des images et du son de la manière la plus simple, la plus efficace, la plus indépendante, la plus pérenne et la plus libre possible ?
Une question qui n’est plus technologique, cet aspect étant résolu, mais sociologique, morale, éducationnelle, collaborative, éthique, voire écologique. Une question qui remet en cause certains fondements économiques de notre société. Une question qui s’inscrit dans la durée."
https://ploum.net/2024-03-21-nouvelle-informatique.html
"L’enquête sur l’affaire Lafarge a permis et permet sans doute encore de traquer les déplacements, les relations et les conversations de centaines de personnes, et d’éplucher les comptes de nombreuses associations. Particulièrement alarmant, le dossier montre l’usage d’un mystérieux logiciel espion qui, à l’instar de Pegasus, est employé pour aspirer le contenu des téléphones et notamment celui des messageries cryptées, ou encore le fichier des titres d'identité (TES) détourné de manière abusive pour récolter les empreintes digitales (1). Plus largement, cette enquête fait planer la menace d’une perquisition sur la tête de quiconque aurait les mauvais ami·es, se serait rendu sur les lieux d’une manifestation, ou aurait le malheur d’être géolocalisé au mauvais endroit et au mauvais moment"
"S’attaquant à tous les faux débats qui nous font manquer l’essentiel, Asma Mhalla ose ainsi une thèse forte et perturbante : les technologies de l’hypervitesse, à la fois civiles et militaires, font de chacun d’entre nous, qu’on le veuille ou non, des soldats. Nos cerveaux sont devenus l’ultime champ de bataille. Il est urgent de le penser car ce n’est rien de moins que le nouvel ordre mondial qui est en jeu, mais aussi la démocratie." https://www.seuil.com/ouvrage/technopolitique-asma-mhalla/9782021548549
Exemple Wikipedia[modifier]
- Surveiller sans punir. La gouvernance de Wikipédia - Dominique Cardon https://books.openedition.org/pupo/4092
"De nombreux travaux ont mis en évidence le lien statistique entre, d’une part, la qualité, le niveau de pertinence et la notoriété des articles et, d’autre part, le nombre d’éditeurs du texte et la densité des discussions qu’ils ont eu ensemble (Viégas et al., 2007 ; Stein, Hess, 2007 ; Burke, Kraut, 2008)."
"La discussion sur Wikipédia ressemble à un dialogue vif entre amis sur des sujets qui les divisent. Mais au lieu de laisser planer les arguments dans le flou qui fait le charme des polémiques de fin de soirée, chacun ponctue ses phrases de l’article du code qui justifie son assertion ou son reproche. Les wikipédiens ne cessent en effet de se notifier les erreurs qu’ils commettent les uns aux autres en citant la règle qui n’a pas été respectée. Une insulte sera sûrement suivie d’un renvoi vers le principe WP :Pas d’attaque personnelle ou WP :Respecter les autres, un commentaire sur un manque de source sera marqué par un renvoi vers WP :Citez vos sources, la critique d’une écriture trop subjective sera plus forte en renvoyant vers WP :Point de vue non neutre, etc. "
"La deuxième leçon que l’on peut tirer de l’expérience de Wikipédia est que les individus participent d’autant plus facilement à la production d’une ressource commune qu’ils disposent aussi d’un pouvoir de surveillance et de sanction sur les autres membres de la communauté"