« Extension mobilité du quotidien » : différence entre les versions
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* lot B : la voiture cubaine des années 50 en état de marche (carte verte) fait écho aux voitures des années 70 à la casse (carte noire) ; | * lot B : la voiture cubaine des années 50 en état de marche (carte verte) fait écho aux voitures des années 70 à la casse (carte noire) ; | ||
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Pour se faire, ils peuvent s'aider des jetons véhicules et les placer dans des positions relatives sur les six branches de la toile. | Pour se faire, ils peuvent s'aider des jetons véhicules et les placer dans des positions relatives sur les six branches de la toile. De là, pourrait s'esquisser une définition (subjective) d'un véhicule ou mode de déplacement low-tech. Cette définition est susceptible de varier selon les distances et l'objectif fonctionnel (par exemple, chercher une baguette de pain par opposition à chercher un meuble à la ressourcerie). | ||
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::''Déclinée à la mobilité du quotidien, la sobriété vise à privilégier les voitures légères ou adopter l’écoconduite quand la frugalité inciterait à prolonger la durée de vie des véhicules, se déplacer à vélo ou à pied, limiter les distances.'' <br> | ::''Déclinée à la mobilité du quotidien, la sobriété vise à privilégier les voitures légères ou adopter l’écoconduite quand la frugalité inciterait à prolonger la durée de vie des véhicules, se déplacer à vélo ou à pied, limiter les distances.'' <br> | ||
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** comment changer mon comportement ? (méthode BISOU, identification des solutions existantes sur le territoire) - action immédiate ou à court terme | ** comment changer mon comportement ? (méthode BISOU, identification des solutions existantes sur le territoire) - action immédiate ou à court terme | ||
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** économique : identifier les avantages de chaque mode de déplacement en opposition au coût réel de la voiture | ** économique : identifier les avantages de chaque mode de déplacement en opposition au coût réel de la voiture | ||
** infrastructure : par exemple, pas de piste cyclable | ** infrastructure : par exemple, pas de piste cyclable | ||
* identifier les gains personnels ou collectifs d'un changement de comportement : | |||
** gains de pouvoir d'achat | |||
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** bénéfices pour la santé | |||
** gains macro-économiques sur les infrastructures, les nuisances, les économies pour le système de santé | |||
===Points de repère=== | |||
La '''pyramide inversée de la mobilité'''<ref>voir [https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_inversée_de_la_mobilité wikipedia]</ref> (en illustration de la carte) hiérarchise les mobilités en plaçant celle à privilégier en haut et devant concerner le plus grand nombre de déplacements. | |||
Au-delà de l'impact direct des mobilités sur le réchauffement climatique, elles ont également un lien fort sur '''la santé et le bien-être'''. Si l'impact sur le climat est faiblement mobilisateur, car les bénéficies sont pour les générations futures, l'effet sur le santé est mesurable (presque) immédiatement à la fois au niveau individuel que collectif.<br> | |||
Ainsi réduire l’usage de la voiture va améliorer la santé par les domaines suivants<ref>voir l'épisode de [https://podcasts.lemonde.fr/chaleur-humaine/202509230500-la-bataille-pour-le-climat-est-elle-bonne-pour-la-sante Chaleur humaine] du 25 septembre 2025</ref> : | |||
* la diminution de la pollution de l’air (20 000 morts pourraient être évités) | |||
* une plus grande mobilité active maintien en meilleure santé évite des coûts pour la sécurité sociale | |||
* la diminution du bruit (qui est le deuxième facteur de dégradation de la santé). | |||
==Retour d'expérience animations== | |||
* [[Animation du 23 octobre 2025 à Cordemais]] | |||
* [[Animation du 22 novembre 2025 à Haguenau]] | |||
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Version actuelle datée du 23 novembre 2025 à 23:13
Contexte
Un Français qui fait son bilan carbone se rend rapidement compte que celui-ci est majoritairement conditionné par trois paramètres : le logement, l'alimentation et les transports. La mobilité est, en fait, le premier secteur d'émission de GES en France[1] et les déplacements automobiles quotidiens y sont hégémoniques[2].
Au-delà de ce seul aspect carbone, les transports ont un impact significatif sur sept des neufs limites planétaires (climat, affection des terres, acidification des océans, biodiversité, disponibilité en eau douce - cycle de l'eau, pollution plastique - nouvelles entités, pollution de l'air - aérosols). Pourtant, c'est le secteur qui enregistre les progrès les plus timides, notamment pour des raisons culturelles profondes.
L'extension mobilité de la toile des techs a pour but de poser un regard technocritique, mais non technophobe, sur la mobilité du quotidien, donc principalement sur la "bagnole", prétendument aimée par les Français [3], et d'esquisser des pistes émancipatrices et soutenables.
Carte zéro : introduction au jeu
Les transports représentent environ 30% des émissions de CO2 de la France. Le secteur est également en partie responsable de la dégradation de la qualité de l’air qui cause 40 000 décès prématurés par an en France. La part des déplacements de moins de 100 km est prépondérante, elle représente 98,5 % des déplacements, 53 % des kilomètres parcourus et 63 % des émissions de GES.[4]
La mobilité du quotidien représente donc un enjeu écologique, sanitaire mais également économique significatif. Comment les low-techs peuvent-elles contribuer à relever les défis ?
Pour approfondir
Eléments de contexte sur les déplacements quotidiens
A l’échelle nationale, la mobilité quotidienne est fortement dépendante de l’usage de la voiture.
En 25 ans, le nombre de déplacements réalisés quotidiennement par les Français est resté relativement stable, et le temps passé dans les transports également. En revanche, la distance parcourue quotidiennement a augmenté, passant de 17,4 km en 1982 à 25,2 km en 2008. Cette évolution est allée de pair avec une augmentation de la vitesse moyenne de déplacement, qui est passée de 19 km/h à 26,5 km/h sur la même période.
En 2008, la voiture était utilisée pour 65 % des déplacements quotidiens, et représentait 83 % des distances parcourues quotidiennement. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à 1994 : la voiture représentait alors 63 % des déplacements et 82 % des kilomètres parcourus.[5]
Le parc français compte 32 millions de voitures. Leur utilisation quotidienne, en majorité sans passager (autosolisme) sur des distances qui tendent à s’allonger, contribue à l’impact majeur de la mobilité quotidienne sur le changement climatique.[6] Mille milliards de kilomètres sont parcourus chaque année pour les transports de personne, dont 82 % sont réalisés en voiture.[7]
Objectifs climatiques
Avec sa stratégie nationale bas carbone (SNBC), le Gouvernement vise une réduction des émissions de GES de 28 % en 2030 par rapport à 2015, avec pour objectif une « décarbonation complète des transports terrestres » et « une transformation complète du parc de véhicules ».[8]
Enjeu sanitaire
La mauvaise qualité de l’air est notamment due au transport automobile en France qui rejette du dioxyde d’azote (NOx) et des particules fines.[9] Le problème sanitaire se double d’un problème social car les classes populaires sont les plus touchées.[10]
Les zones a faible émission devaient apporter une réponse à ce problème. Contrairement à une idée tenace, ces dispositifs ne sont pas à l’initiative des maires, notamment écolos, mais ont été imposés par la loi sur injonction de l’Union européenne.[11][12]
Données générales sur les transports
Pour des données plus fines, on peut se référer aux statistiques du ministère du développement durable
Articulation des branches
| Lot | Branche | Noire - Problème | Orange - Soutenabilité faible | Verte - Soutenabilité forte |
|---|---|---|---|---|
| A - Une consommation sans limite | A.1 | Épuisement des ressources | Optimisation industrielle et économies d'énergie | Efficacité énergétique sans conversion, Matériaux naturels et bruts |
| A.2 | Une production mondialisée | Réindustrialisation | Innovation frugale | |
| B - Des outils complexes et fragiles | B.3 | Complexification et dépendance aux machines | Transition énergétique | Simple, réparable |
| B.4 | Obsolescence généralisée | Recyclage | Modulaire, durable | |
| C - Une humanité conditionnée | C.5 | Digitalisation, Monopole radical | Économie de la fonctionnalité | Réappropriation, prise en main |
| C.6 | Quantification du monde | Redéfinition des indicateurs | Changer de regard |
Gameplay
Pour une description du déroulé d'une animation, se référer à la page Jouabilité.
Easter eggs
Chaque lot de cartes comprend un clin d'oeil[13]. Au joueur d'essayer de le trouver.
- lot A : le char à voile ;
- lot B : la voiture cubaine des années 50 en état de marche (carte verte) fait écho aux voitures des années 70 à la casse (carte noire) ;
- lot C : la carte Changer de regard rompt avec l'orientation des autres cartes.
Un véhicule low-tech ?
Les joueurs peuvent réfléchir à ce que serait un mode de déplacement low-tech sur la base des concepts de la toile.
Pour se faire, ils peuvent s'aider des jetons véhicules et les placer dans des positions relatives sur les six branches de la toile. De là, pourrait s'esquisser une définition (subjective) d'un véhicule ou mode de déplacement low-tech. Cette définition est susceptible de varier selon les distances et l'objectif fonctionnel (par exemple, chercher une baguette de pain par opposition à chercher un meuble à la ressourcerie).
Questionner ses besoins
Carte
Une carte d'envoi est proposée pour pousser la réflexion plus avant et inviter à l'action :
- En réaction à la démesure (plus rapide, plus loin, plus sophistiqué) qui n’est pas soutenable, devraient s’imposer la sobriété (consommer moins pour faire la même chose) et la frugalité (jouir de ce que l’on a, chercher la simplicité, partager, ralentir).
- Déclinée à la mobilité du quotidien, la sobriété vise à privilégier les voitures légères ou adopter l’écoconduite quand la frugalité inciterait à prolonger la durée de vie des véhicules, se déplacer à vélo ou à pied, limiter les distances.
- On en vient immanquablement à questionner ses besoins et la façon d’y répondre...
- En réaction à la démesure (plus rapide, plus loin, plus sophistiqué) qui n’est pas soutenable, devraient s’imposer la sobriété (consommer moins pour faire la même chose) et la frugalité (jouir de ce que l’on a, chercher la simplicité, partager, ralentir).
Jeu
Les participants peuvent réfléchir à trois déplacements habituels (professionnel, vie quotidienne, loisirs) et les challengers en trois temps :
- dans un monde idéal (l'objectif vers lequel tendre) :
- comment changer mon comportement ? (méthode BISOU, identification des solutions existantes sur le territoire) - action immédiate ou à court terme
- quel serait le véhicule le plus adapté pour répondre au besoin ? - action à moyen terme
- comment devrait changer mon environnement ? - action de long terme
- identifier les points de blocage :
- psychologique : inverser la raison pour ne pas faire en une opportunité pour faire. Ex : "je ne prends pas le vélo car il pourrait pleuvoir" devient "je prends le vélo quand il fait beau"
- économique : identifier les avantages de chaque mode de déplacement en opposition au coût réel de la voiture
- infrastructure : par exemple, pas de piste cyclable
- identifier les gains personnels ou collectifs d'un changement de comportement :
- gains de pouvoir d'achat
- gains de qualité de vie
- bénéfices pour la santé
- gains macro-économiques sur les infrastructures, les nuisances, les économies pour le système de santé
Points de repère
La pyramide inversée de la mobilité[14] (en illustration de la carte) hiérarchise les mobilités en plaçant celle à privilégier en haut et devant concerner le plus grand nombre de déplacements.
Au-delà de l'impact direct des mobilités sur le réchauffement climatique, elles ont également un lien fort sur la santé et le bien-être. Si l'impact sur le climat est faiblement mobilisateur, car les bénéficies sont pour les générations futures, l'effet sur le santé est mesurable (presque) immédiatement à la fois au niveau individuel que collectif.
Ainsi réduire l’usage de la voiture va améliorer la santé par les domaines suivants[15] :
- la diminution de la pollution de l’air (20 000 morts pourraient être évités)
- une plus grande mobilité active maintien en meilleure santé évite des coûts pour la sécurité sociale
- la diminution du bruit (qui est le deuxième facteur de dégradation de la santé).
Retour d'expérience animations
Références
- ↑ Les transports représentent environ un tiers des émissions de GES
- ↑ Les véhicules légers de particuliers et d'entreprises sont à l'origine de plus d'un quart des GES totaux du pays
- ↑ l'allusion à des personnalités de premier rang n'est pas fortuite ;-)
- ↑ Enquête du ministère du développement durable - 2024
- ↑ The Shift Project, guide pour une mobilite quotidienne bas carbone, p19
- ↑ ibid, p. 23
- ↑ chiffres de 2023, agence du climat de Strasbourg
- ↑ [https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/2020-03-25_MTES_SNBC2.pdf%7C Stratégie nationale bas-carbone (2020), p80
- ↑ Ministère de la Santé
- ↑ Reporterre : tout savoir sur les ZFE
- ↑ ibid
- ↑ voir sur Reporterre une analyse de l’échec des ZFE
- ↑ voir rubrique correspondante de la carte concernée
- ↑ voir wikipedia
- ↑ voir l'épisode de Chaleur humaine du 25 septembre 2025